Votre bulletin d’information sur la filière riz au Mali

RESEAU RIZ

Numéro 00 – Octobre 2 001 - GRATUIT

BULLETIN SEMESTRIEL D’INFORMATION ET DE LIAISON DU RESEAU RIZ

 

EDITORIAL

 

Le riz est une filière stratégique pour le Mali tant au regard de sa contribution â la formation du PIB, qu ‘au regard des enjeux liés â la sécurité alimentaire des populations. La contribution du secteur rizicole est évaluée à 4% du PIB national (DNAMR, Bilan campagne agricole 1999/2 000). L’objectif principal de développement de la filière est d’accroître ce taux par une réduction significative des importations et par une stabilisation poussée de l’offre et du prix du riz dans les grandes villes.

La stratégie de développement de la filière riz est orientée en priorité sur le système de production irrigué, parce que possédant une plus grande compétitivité. Elle vise la consolidation des acquis en matière de production et l’accroissement de la compétitivité du riz sur les marchés sous-régionaux

L’amélioration de la compétitivité de la filière passe entre autres par une bonne gestion d’informations de qualité. Or, les informations actuellement disponibles demeurent encore dispersées, peu fiables et ne prennent pas suffisamment en compte les besoins réels des producteurs pour une meilleure prise de décision.

C’est pourquoi, la mise en place d’un système d’information orienté vers les principaux acteurs en vue d’améliorer la performance de la filière (réseau des chambres d’agriculture, producteurs, services techniques d’appui à la filière riz) est apparue comme une nécessité.

Le réseau riz au Mali est né en exécution des recommandations de l’atelier tenu du 27 au 29 Avril 1999 à Bamako, à l’Institut du Sahel sur la problématique de la filière riz au Mali. Organisé avec l’appui du CIRAD, de l’Institut du Sahel et de la Coopération française, cet atelier a regroupé un large éventail d’acteurs (producteurs et transformateurs), d’organismes et d’associations impliqués dans le suivi de la filière riz au Mali.

Le réseau riz qui se veut un cadre de concertation ouvert à l’ensemble des acteurs concernés par la filière est piloté par deux organes ; un organe d’animation dénommé « Comité d’animation » et un organe de coordination assumé par l’APCAM.

Le réseau riz rentre dans le cadre du projet Observatoire Riz en Afrique de l’Ouest dont la coordination est assurée par le CIRAD et regroupe des pays comme la Guinée, le Sénégal.

 

 

 

SOMMAIRE

Editorial ………………………….1

Grandes orientations ……………. 3

Partenaires au secours de la filière 4

Accord agricole de l’OMC …….. .4

Marché international du riz ………5

Secteur rizicole du Mali ……….5-8

L’OMC et la filière riz du Mali ….8

Directeur de publication :

Sékou Oumar TALL

Rédacteur en chef :

Abdramane BOUARE

Comité de rédaction :

Abdoulaye KEITA

Amadou CISSE

Catherine SIMO

Comité d’animation :

DNAMR, IER/ECOFIL, OMA,

DNSI, CPS/MDR, INSAH, DNCC,

APCAM

Coordination du réseau :

APCAM

 

Le but à terme de cette dynamique régionale est de mettre en place un mécanisme de traitement de l’information commun à plusieurs pays

de la sous-région et de monter un système d’échanges réguliers et pertinents d’informations telles que les prix, la production, les flux commerciaux, l’impact des politiques sectorielles, etc. pour le développement des filières agricoles.

Pour sa première année, le réseau a réalisé outre l’organisation des réunions du comité, la tenue de rencontres sur le bilan de la campagne et d’un atelier méthodologique sur le calcul des coûts de production ainsi que sur l’estimation des rendements.

Ce premier numéro zéro tente de mettre à la disposition des acteurs des informations d’ordre général axées sur la stratégie de développement et l’état actuel de la filière Riz et sur des aspects économiques et institutionnels (le marché international et les accords de l’organisation mondiale du commerce).

Nous vous demandons, chers lecteurs, de nous faire parvenir vos commentaires et suggestions qui sont les bienvenus afin d’améliorer cet outil qui est le vôtre.

Le Président

 

Sékou Oumar TALL

 

 

 

 

LES GRANDES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE RIZICOLE AU MALI

La stratégie de développement de la filière rizicole constitue un complément valable au développement du secteur rural du Mali. Cette stratégie s’intègre parfaitement à celle du développement de l’irrigation et des infrastructures rurales qui suivent une approche transversale – c’est à dire appuyer tous les secteurs et filières par une meilleure infrastructure routière et hydro-agricole. La stratégie de la filière riz est une approche d’intégration verticale : toutes les contraintes pour la croissance durable de la production et des revenus en aval et en amont de la production sont prises en compte et des solutions sont trouvées. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’intervention de la communauté Européenne dans la filière riz dans le cadre du programme du 8ème FED.

Contenu de la stratégie : objectifs, questions clefs, structure de gestion, besoins de financement.

L’objectif global du développement de la filière a été formulé comme suit : renforcer de façon durable la compétitivité de la filière riz au Mali. La justification de cet objectif est la situation de compétitivité relativement bonne par laquelle la filière se caractérise actuellement, avec des bénéfices pour les producteurs, les consommateurs et l’Etat. Maintenir la compétitivité est par conséquent un objectif justifié, réaliste et souhaitable au point de vue socio-économique.

Trois objectifs opérationnels ont été définis afin d’atteindre l’objectif global : (i) maintenir l’infrastructure hydro-agricole existante et future en bon état et assurer son exploitation durable, (ii) exploiter la base de production existante de façon optimale, et (iii) agrandir l’infrastructure hydro- agricole de production. Les grands axes d’intervention ont été formulés pour chaque objectif opérationnel. Ces orientations stratégiques concernent entre autres. Ces orientations concernent entre autres :

(i) le désengagement de l’Etat et la promotion du secteur privé ; (ii) l’amélioration de l’efficacité de l’aide notamment en matière d’investissement dans la filière riz (iii) le développement des filières prioritaires en particulier le riz et dans le cadre de l’intégration économique. Ces orientations et ces objectifs constituent le cadre pour les interventions de l’Etat et des bailleurs de fonds et de leur opérateur sur le terrain. Dans ce cadre, il ressort que :

 

Amadou CISSE / CPS/MDR

Abdoulaye KEITA/APCAM

Tidiani DIARRA, SGA/APCAM

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES PARTENAIRES AU SECOURS DE LA FILIERE RIZ AU MALI

Depuis le 4 juin 2001, une convention de financement a été signée entre l’Union Européenne et le Gouvernement du Mali en faveur de la production rizicole. Cette aide, sous la forme d’une aide non remboursable de 16 millions d’Euros, soit environ 10 milliards de francs CFA, est apportée par le 8ème Fonds Européen de Développement (8° FED), régi par la Convention de Lomé IV bis signée entre les Etats ACP et les pays de l’Union Européenne. Elle porte sur un programme de cinq années.

Le programme comprend trois volets autonomes, bien que complémentaires, qui sont :

La supervision générale du programme est assurée par la Cellule de Planification et de Statistique du MDR (CPS), et la maîtrise d’œuvre déléguée est répartie en fonction des situations : l’Office du Niger, la Chambre d’Agriculture de Ségou et l’IER assumant le premier volet ; le MDR et la Cellule de pilotage et de gestion du VRES (Valorisation des Ressources en Eaux de Surface) poursuivant l’action entreprise depuis une dizaine d’années dans la région de Mopti ; et enfin la CPS et l’APCAM étant chargées de gérer les activités d’information sur la production et la filière.

Concernant ce dernier volet, la CPS reçoit et traite les informations nécessaires au suivi et au pilotage de la politique de la filière rizicole, alors que l’APCAM diffuse les informations techniques sur la production et la filière rizicoles ainsi que sur les marchés du riz.

Conformément à la politique nationale, ce programme fait du mouvement associatif paysan un axe majeur de son intervention. La viabilité du programme est assurée par l’accroissement des compétences et la responsabilisation des opérateurs avec notamment la promotion d’organisations paysannes autonomes.

 

Gilles COURAU /CPS/MDR

L’OMC ET LA FILIERE RIZ AU MALI

 

 

Depuis janvier 2000 un nouveau processus de négociations sur l’Accord agricole est engagé. Les pays en développement jouent cette fois-ci un rôle actif et formulent de nombreuses propositions, trouvant dans leur ensemble, que ce sont plutôt les pays développés qui ont bénéficié de l’accord passé. Il n’existe pas de position commune aux pays en développement. Mais, exceptés ceux prônant la libéralisation totale du commerce mondial (groupe de Cairns), beaucoup de pays en développement se rejoignent sur les grands axes de revendication suivants :

Ces questions cruciales ont été discutées au Mali par la Cellule de Planification et de Statistique du Ministère du Développement Rural en 1999. Ce processus de réflexion sur les implications des accords de l’OMC sur l’agriculture malienne a été enclenché suite à une série de sensibilisation et de formation des cadres des départements en charge des questions agricoles et commerciales et les professionnels. En outre, des études ont été réalisées sur des filières porteuses notamment le riz, le coton, les fruits et légumes et le bétail/viande et lait. Ces études ont servi de support à un atelier dont les principales recommandations ont porté sur :

· la création d’une boîte « sécurité alimentaire »

· l’augmentation des taxes douanières sur le riz importé.

Au niveau national, plusieurs mesures ont été proposées. Il s’agit entre autres de :

· la prise en compte du riz dans la constitution des stocks nationaux de sécurité alimentaire,

· le soutien à la mise en place des stocks par les producteurs sous la forme de banques de céréales,

· la constitution d’un fonds de calamité à partir des taxes prélevés sur l’importation du riz,

· l’amélioration de la qualité du riz par le renforcement des services de contrôle.

On voit que les propositions des acteurs maliens en ce qui concerne le riz reflètent globalement les préoccupations premières des pays en développement. Le Mali a donc tout intérêt à développer des alliances avec d’autres pays dans la même situation afin de constituer une force de négociation.

 

Amadou Cissé /CPS/MDR

Abdoulaye KEITA/APCAM

L’ACCORD AGRICOLE DE l’OMC

 

A l’issu de 8 ans de négociations internationales, 123 pays ont signé en avril 1994 l’accord dit « de Marrakech » portant sur les règles du commerce international. Cet accord donne naissance en janvier 1995 à l’OMC (organisation mondiale du commerce), cadre de négociations et organe de réglementation. Une des nouveautés de cet accord est qu’il comporte un volet agricole. La signature de l’accord agricole engage les pays sur trois domaines :

Les pays développés ont 6 ans pour mettre en œuvre cet accord et les pays en développement 10. Les PMA sont dispensés de réductions et les autres pays en développement s’engagent sur des réductions à hauteur de 2/3 des objectifs (24% au lieu de 36, par exemple). A travers la signature de « la décision de Marrakech », les pays développés se sont engagés à soutenir les pays importateurs nets de produits alimentaires au moyen d’une aide alimentaire ou de subventions au développement rural.

Les conséquences pour les pays importateurs nets de produits agricoles (cas du Mali) :La première conséquence de l’application de l’accord est la croissance effective de la facture alimentaire des pays importateurs nets de produits agricoles (FAO, 1998). La seconde est que les mesures de politiques agricoles encore autorisées sont pour la plupart trop coûteuses pour des PMA. Leurs marges d’actions sont donc très restreintes. Par contre, l’Europe et les Etats-Unis disposent encore d’une large palette d’interventions. Non seulement, ils ont les moyens de mettre en œuvre des mesures de soutien interne encore autorisées (aides découplées par exemple : soutien aux revenus) mais en plus ils sont favorisés car certains instruments abondamment utilisés ne sont pas concernés par l’accord. Les pays développés pratiquent encore massivement les subventions à l’exportation et leurs marchés sont toujours bien protégés malgré les baisses effectives de droits de douanes.

Il faut signaler que peu de pays en développement se sont activement impliqués dans ces négociations, alors qu’ils représentent la majorité des pays votant (un pays – une voix).

 

 

 

 

Catherine SIMO / INSAH

LE SECTEUR RIZICOLE AU MALI

 

Cet article se propose de présenter rapidement l’évolution économique du secteur riz au Mali depuis 10 ans. Le sujet est vaste. C’est pourquoi, dans un premier temps, nous passerons juste en revue l’évolution de la production, des échanges nationaux et avec le reste du monde, et des prix du riz sur le marché malien.

Au niveau macroéconomique, l’importance du secteur rizicole ne cesse de croître (4% du PIB en 2000). Si le riz ne semble pas représenter un enjeu majeur (au regard du coton par exemple) du point de vue de la comptabilité nationale, il l’est indéniablement en terme de sécurité alimentaire.

La production de riz au Mali : La culture du riz se pratique dans toutes les régions du pays. Pour la campagne 1999/00, les quatre principales régions de production ont été Ségou (52%), Mopti (21%), Sikasso (12%) et Tombouctou (8%). On trouve des systèmes de culture à maîtrise totale de l’eau (Office du Niger, Baguinéda, …), en submersion contrôlée (Office Riz Ségou, Office de Riz Mopti, …) mais aussi en submersion libre (région de Gao, …). La participation des différents systèmes à la production nationale est difficilement évaluée actuellement. Néanmoins, il est avéré que l’Office du Niger joue un rôle prépondérant, fournissant entre 40 et 50% de la production nationale.

La production malienne de paddy a beaucoup augmenté depuis 10 ans comme le montre le graphique 1. En effet, la production de la campagne 1990/91 a été de 286 000 tonnes alors que celle de la campagne 1999/2000 s’est élevée à 810 000 tonnes (année record). Pour la campagne 2000/01, il est prévu une production de paddy de 745 100 tonnes, soit 463 000 tonnes de riz.

(Source : DNSI/DNAMR)

Cette croissance de la production s’explique en partie par les éléments suivants :

Les rendements ont progressé et en particulier à l’Office du Niger : En moyenne nationale, la production à l’hectare serait passée de 1,4 t en 90/91 à 2,3 t en 99/00. Cette tendance est vraie pour tous les systèmes de production mais la moyenne cache des disparités importantes entre ces différents systèmes. En effet, le rendement moyen en maîtrise totale de l’eau avoisinerait les 4 t/ha (avec plus de 5 t/ha dans les zones réaménagées de l’Office du Niger) et celui des productions en submersion libre serait de l’ordre de 0,8 t/ha.

Le développement des cultures de contre-saison a aussi été un facteur de croissance de la production : La production de contre- saison est évaluée à environ 18 000 t pour la campagne 2000/01 (DNAMR).

Les superficies cultivées ont augmenté, quels que soient la zone et le système de production : Par exemple, les PPIV de la région de Mopti se sont énormément développés ces dernières années, ainsi que les rizicultures pluviale et en périmètres irrigués dans les régions du nord. En 1990/91, 239 797 ha auraient été cultivés en riz (DNA citée par S. Dupressoir, 1998), 274 621 ha en 1998, dont plus de 60 000 ha en maîtrise totale de l’eau (GFA, 2000). Pour la campagne 1999/00, la surface totale aurait atteint 344 888 ha (DNSI/ DNAMR, bilan de campagne, 2000). Actuellement à l’Office du Niger, 56 115 ha sont cultivés en casier et 6 945 ha hors casier.

Les échanges : Au niveau national, il faut noter que la part de la production commercialisée est relativement faible, le riz est en grande partie consommé par les producteurs. La proportion du riz commercialisé varie selon les systèmes de production et serait en moyenne nationale de l’ordre de 30% (estimation CPS/IER en 1998, cité par Diakité en 2000). La proportion réelle doit être supérieure car les quantités commercialisées par les producteurs sur les marchés locaux ainsi que les flux transfrontaliers sont mal connus et certainement sous-évalués. Le riz importé au Mali est en très grande majorité d’origine asiatique (Thaïlande, Vietnam, Inde et Chine) et de faible qualité, à taux de brisure relativement élevé (25-35% ou 100%) et parfois vieux. Il alimente en partie les marchés des centres urbains et de Bamako en particulier.

(source, DNSI/ DNAMR)

Le graphique 2 montre l’évolution des importations au regard de la production disponible. On constate que l’évolution des importations suit celle de la production locale. Ainsi, le Mali importe bon an mal an entre 20% (95/96) et 10% (99/00) de sa production. La tendance récente montre une stabilisation à moins de 15%. Le riz malien conserve et gagne même quelques parts de marché sur le territoire national.

Les exportations maliennes sont très mal évaluées et il est difficile de donner autre chose qu’un ordre de grandeur. D’après les bilans céréaliers du DIAPER/ CILSS, entre 94 et 99, le Mali aurait exporté seulement 200 tonnes de riz en 97/98. Les exportations réelles sont certainement plus importantes. Les pays destinataires sont de la sous-région exclusivement, dont les principaux seraient la Guinée, la Mauritanie et le Sénégal.

Les disponibilités totale et par tête (+37% entre 1990 et 2000) en riz augmentent, et ce sous l’effet d’une forte croissance de la production. Le Mali est importateur net de riz mais la disponibilité totale est assurée à environ 85% par la production nationale, cette part est en léger progrès. L’enclavement joue ici un rôle de protection (le Mali est moins exposé que la Côte d’Ivoire ou le Sénégal) qui s’est trouvé renforcé de façon conjoncturelle par la dévaluation du FCFA.

Les prix : Les prix au producteur ont beaucoup augmenté depuis 1990, et la dévaluation a beaucoup contribué à cette évolution (+ 41% entre les campagnes 93/94 et 94/95), à travers notamment le renchérissement des intrants importés et payés en devises. Depuis, le niveau du prix annuel moyen au producteur a diminué légèrement, passant de 196 en 95/96 à 183 FCFA/ kg en 99/00 (OMA 2 001).

 

(Source : OMA)

Le graphique 3 illustre la saisonnalité des prix du riz. On voit aussi pour toutes les années, sauf 96/97, l’évolution des prix est proche de celle de la moyenne de ces 5 dernières années, ce qui traduit une certaine stabilité.

Les prix du riz au consommateur dépendent de la qualité et aucun prix moyen n’est systématiquement calculé. Au niveau de l’OMA, les prix du riz importé sont enregistrés mais ne sont pas diffusés. Approximativement, le prix du riz brisure importé oscille entre 250 et 275 FCFA/kg et celui du riz 35% de brisures entre 275 et 300 FCFA/kg. On peut noter qu’avec l’application du TEC (tarif extérieur commun) la pression fiscale est de 32,75% (dont 10 points de droits de douane).

Pour le riz local, l’OMA enregistre 5 prix : deux pour les riz usinés (brisures et riz 40% de brisures), un pour le riz DP, riz tout venant des décortiqueuses privées (c’est-à-dire la plus grosse part du riz commercialisé) et deux pour les riz étuvés (blanc et rouge). En général, les relevés montrent la différence de qualité, le riz DP étant moins cher que les riz usinés qui, dans l’ensemble ont des taux de brisure et d’impuretés inférieurs. Il est observé une différence de l’ordre de 25 FCFA/ kg entre ces différentes catégories. Pour le riz DP, le prix sur les marchés peut être différencié selon la « variété » du riz (« BG » ou la « Gambiaka ») et la propreté.

Le graphique 4 montre l’évolution du prix au producteur et celle du prix du riz DP à Bamako. On s’aperçoit que la part du prix final revenant au producteur se maintient autour de 76% depuis la dévaluation et ce à un niveau plus élevé qu’avant le changement de parité (73%).

(Source : OMA/ INSAH)

En conclusion, la filière riz malienne qui constitue un enjeu important en terme de sécurité alimentaire se développe depuis 10 ans. Le riz nourrit et procure des revenus à une proportion croissante de la population agricole et est devenu l’aliment principal dans les centres urbains. La croissance de la production est motivée par la demande croissante et par l’amélioration des revenus tirés de la vente de paddy ou de riz.

Le potentiel productif est indéniable et l’activité rizicole semble économiquement rentable. Par ailleurs la demande malienne se développe et le riz malien peut prétendre concurrencer les riz asiatiques sur les marchés de pays limitrophes. Cependant, le pouvoir d’achat des consommateurs maliens demeure faible et les exigences de qualité des pays dans lesquels le riz importé est fortement présent paraissent relativement élevées. Le maintien et l’amélioration de la compétitivité du riz malien dans la sous-région fait donc partie des défis à relever.

Ce passage en revue a permis la mise en lumière de l’ampleur des informations pourtant stratégiques dont les opérateurs et décideurs ne disposent pas, confirmant le rôle important que peuvent jouer le réseau et son bulletin.

Catherine SIMO / INSAH

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MARCHE INTERNATIONAL DE RIZ

Production mondiale

Le riz est la deuxième céréale alimentaire dans le monde. En 1990, 525 millions de tonnes de paddy ont été produites et 592 millions de tonnes en 1999. La production demeure géographiquement concentrée, provenant à plus de 90 % de l'Asie orientale et méridionale. La Chine et l'Inde seuls fournissent régulièrement plus de la moitié du riz mondial. Le Brésil est, devant les États-Unis, le premier producteur non asiatique, l'Italie venant au premier rang européen.

Consommation mondiale : Trois grands modèles de consommation de riz peuvent être distingués :


- modèle asiatique avec une consommation moyenne dépassant les 100kg/habitant par an (Chine : 110kg ),


- modèle pays en développement subtropical, entre 35 et 65kg/habitant par an (Côte d'Ivoire : 60kg ),


- modèle occidental, inférieure à 10kg/habitant par an ( France : 4kg).

Observation : La majeure partie de la production mondiale de riz est consommée sur place.


Echanges commerciaux : Le marché international du riz est caractérisé par la faiblesse de ses échanges. En effet, les principaux pays producteurs sont aussi les principaux consommateurs. Depuis, 1997, entre 22 et 27 millions de tonnes de riz ont été mises sur le marché international, à peine 3 à 4 % de la production mondiale. A moyen terme, on estime que le marché mondial devrait progresser de 3% par an.


Prix sur le marché international : Malgré l'existence d'un contrat à terme sur le riz négocié sur la bourse de Chicago au "Chicago Board of trade », aucun cours n'est utilisé en référence internationale. Il y a peu de publications régulières indiquant les niveaux de prix pratiqués. Néanmoins, il est possible d’obtenir les cours de plusieurs variétés et provenances (voir tableau). Les prix sont très instables du fait que certains gros producteurs sont à la limite de l'autosuffisance. Ainsi, selon les années (et en particulier selon les conditions climatiques), ils sont exportateurs, importateurs ou les deux simultanément, avec des changements importants dans les volumes commercialisés.

La baisse tendancielle des prix depuis 1996 semble continuer au lendemain du nouveau millénaire. Cela est en grande partie du à la surabondance des excédents exportables et à la faiblesse de la demande principalement conduite par les pays asiatiques.

Catherine SIMO/INSAH